3.05.2013

"I'm just a square, goin' nowhere"

Les journées sont courtes, le temps file à toute allure et cette interview des lillois de SHORT DAYS l'a senti passer. Conduite par mail entre juillet et août 2012, et faisant suite aux écoutes répétées et quasi obsessives d'une démo cassette de très grande qualité éditée chez Give Us A Chance et Yakuzzi Tapes, elle apparaît dans Bored To Death #4, et en voici les scans :









Un excellent 7" vient de voir le jour, à télécharger et commander chez Buid Me A Bomb !!!

4.19.2012

Dead Industrial Atmosphere

J’avais besoin d'air, envie de conduire et une poignée de cassettes taillées pour la route éparpillées sur la banquette arrière. Que Frankie Stubbs ait encore fait des siennes, ça nous a pas déstabilisé. On s'est dit bon puis on a filé, avec un chargement de thé et de fromage, traditionnellement. Puis Leatherface même "Leatherface", au musée de l'ancienne mine de Saint-Etienne, au pied des crassiers comme ils disent, ça nous vendait une belle part de rêve. Un peu trouble, incertain, mais encore agréable. On s'est arrêté pisser fumer et reluquer des intérieurs suédois avant de tirer le dernier trait jusqu'au Puits Couriot où nous attendait l'Histoire. Et de nuit comme ça c'était sacrément impressionnant, et cette atmosphère lourde et chargée d'interminables années de labeur dont je n'ai pas la moindre idée m'a fait me sentir inopportun un moment. Dans la salle des pendus on est resté bouche bée, hagards dans les allées désertes, sous les dizaines d’attirails de mineurs descendant du plafond, habités et menaçants. Fascinés, on s'est dit qu'on reviendrait une journée et qu'on prendrait le temps qui s'est arrêté là. On est descendu boire une bière et manger un falafel et Tony a entrepris de faire l'acquisition de Mush, récemment réédité. Dickie Hammonds, guitariste originel et personnage un peu grotesque, digère son repas derrière le stand et baragouine dans un anglais du bout du nord que non, c'est sans espoir. Réfléchis un moment, se ravise et propose de se défaire de son propre et ultime exemplaire, pour quelques billets de plus que d'ordinaire. Fauché sec le gars? C’est étrange mais c'est d’accord. Fourré un peu plus loin dans les bacs je tombe  sur ce split de reprises de Billy Bragg et Electric Light Orchestra réunissant ces deux fameux combos Punk Rock des 90’s : les floridiens de Discount (premier et meilleur groupe de la désormais très agaçante et façonnée Alison Moshart, sois dit..) et J Church dont le chanteur/guitariste Lance Hahn, également columnist pour Maximum Rock’n’Roll, est décédé depuis. Cinq balles très bien investies croyez-le, ne serait-ce que dans cet entêtant, enthousiaste et un brin désuet Turn To Stone que ne renierait un Ted Leo, certainement. C’est sans compter sur la surprise qui m’est faite de repartir avec une compilation double 7’’ de 1998 à l’étonnante tracklist affichant à la fois Goober Patrol, des anglais de chez Fat Wreck, Shit For Brains les clermontois, Seven Hate entre autres mais surtout Perfect Cousins (avec au chant Maz de Take Warning!)  dont le The Worst Is Yet To Come, très proche des Marvelous Darlings aujourd’hui, est un fichu tube garage/pop à caser sans gêne sur une prochaine mixtape. Sur scène jouent alors ces lorrains affublés de passe-montagnes  et je me demande si des gens écoutent cette musique dérangeante chez eux en se tapant la tête contre le mur, frénétiques. Quand ils ont bientôt finis on s’approche doucement, saluant encore quelques connaissances. Puis s’installent les deux gaziers de Sunderland (Frankie Stubbs tranquille et un brin facétieux, bras hors le plâtre, ouf de soulagement), sans section rythmique à leur suite (bel et bien rapatriée, non remplacée bien qu’une rumeur le laissa espérer, tant pis). Ça a du commencer par My World's End, ou une autre de ces hymnes rugueuses et fédératrices dont ils ont eux-seuls le secret. Et ça s'est poursuivi de la même façon dans un enchaînement de tubes qui même désossés comme ils l'étaient parvenaient à faire mouche, à coup sûr. En réalité, allez savoir si le pichet était moitié vide ou moitié plein. Les poings levés étaient parfois hésitants, les chœurs à peine retenus, les battements et grondements manquaient, sans aucun doute. Et puis tout ça m'a semblé loin des récits tonitruants de ce qu'avait été leur passage au Pezner dix ans plus tôt, quelque chose de beau fallait voir ça.  Mais j'ai perçu suffisamment d'attention et de sourires même d'émotion, sur scène, tout devant et jusque dans les rangs plus reculés des discrets, des sceptiques ou juste curieux. Assez pour convenir que cette tournée, toute désastreuse fut-elle, méritait d'être menée humblement à son terme. Pour le coup, les deux sont descendu de scène bien gentils et à l'heure, et Frankie Stubbs a d'abord lâché quelque chose à propos de cette vie qui avait valu la peine d'être vécue ou quelque chose dans le genre et c'était tout à fait anodin ou peut-être pas mais je m'en suis quand même doucement amusé et j'ai pensé à ce qu'elle avait du être, la vie de ce vieux fou malicieux, puis j'ai pensé à la mienne et aux nôtres et on a tracé.

Playlist autoroutière : Metallica - Ride The Lightning / Green Day - Insomniac / Smashing Pumpkins - Mellon Collie And The Infinite Sadness / Les Sheriff - Live : Les 2 Doigts Dans La Prise.

4.09.2012

1986


1er concert des Real Cool Killers, le 21 juin 1986, Place de la Victoire à Clermont-Ferrand.


We All Die Alone Oheho

Take Warning! - 7" (2012, Crapoulet, Meantime, Purepainsugar)


Déjà, je note qu'un label lyonnais est impliqué dans la sortie de ce disque stéphanois. C'est beau l'amour entre voisins. Et si ce projet avait été discuté un soir de concert dans les travées du Grrrnd Gerland, à quelques encablures du stade, des cris d'animaux et de noms d'oiseaux..? Je m'amuse de rien, ok. Quoi qu'il en soit, c'est précisément là-bas que j'ai vu Take Warning pour la première fois. Punk Rock à la démode, chant mains libres. Je veux dire CHANT mains libre, d'une façon qui me fait penser à The Bomb en particulier. Pied au plancher, sans rouler des mécaniques, mais avec juste ce qu'il faut de classe et d'enlèvement pour faire d'une flèche un tube. Suits You Well, tiré de la démo (aussi présent sur la compilation No Redemption For The Kids), m'avait particulièrement marqué, un de mes morceaux préférés de l'année passée décidément. Ici, tout est encore de cet acabit, et un Let It Down ou You're What You Buy devraient amplement motiver l'acquisition d'une de ces splendides galettes pourpres.